les femmes à la recherche de l’eau

C’est une réalité sociale qui plonge les Guinéens dans l’impasse. A Conakry, ce sont les femmes qui payent un lourd tribut.  Elles passent des heures pour un sceau d’eau voire des nuits entières. La Société d’exploitation des eaux de Guinée (SEG) ne sait plus à quel saint se vouer, faute de financement adéquat. Aujourd’hui,  dans la plupart des quartiers de Conakry, l’eau est devenue une denrée rare. 

Mme kolié Jeanne, habitante du quartier Yattaya, commune de Ratoma est vendeuse de bouillon. Elle ne cache pas son indignation. « Je fais mon ménage grâce à l’eau de forage alimentée par le courant. La perturbation du courant complique ma situation. Parce que si le cas se pose, nous sommes obligés de passer plus de 4h sans goutte d’eau. C’est pourquoi, parfois, je suis contrainte de parcourir 1 à trois kilomètres pour trouver un bidon de 20 litres à 500 GNF », dit-elle.

Une voisine partageant la même situation, Mme Sow, enseignante, pointe du doigt l’Etat. «On fait la queue devant la mosquée. S’il y a le courant, on puise gratuitement. Mais s’il n’y a pas de courant, nous payons le bidon de 20 litres à 200 GNF pour s’approvisionner à la borne fontaine. Bientôt 7ans, nous ne consommons que l’eau de forage avec l’utilisation de ‘’Sur Eau’’. C’est une autre charge financière. Nous sollicitons vraiment l’aide de l’Etat pour une solution adéquate afin qu’on sorte définitivement de ces crises d’eau et d’électricité pour le bonheur de toute la population», prie-t-elle.

l’eau se fait rare à Conakry

Maféring Camara est ménagère à Taouyah. Elle raconte son calvaire. « Je suis là depuis 3 heures du matin. Je suis venue avec 7 bidons, j’espère les remplir d’ici à 17 heures, parce que moi-même j’ai trouvé des gens qui ont une dizaine à remplir. Ici, il faut être patient pour espérer avoir de l’eau », affirme-t-elle.

Pour Mamadou Hawa Diallo, habitant à Dar es salam1, commune de Matoto, on peut vivre sans courant mais pas sans eau !. « Nous voulons l’eau, même s’ils coupent le courant. Nous passons parfois des nuits sans une goutte d’eau. Pas d’eau pour boire ou aller aux toilettes », révèle-t- elle.

D’après le Directeur Général de la Société des Eaux de Guinée (SEG), Mamadou Diouldé Diallo, la SEG utilise des installations dont certaines sont vieilles de près d’un siècle. La réhabilitation du réseau est en cours depuis 2 ans maintenant avec l’appui de plusieurs partenaires notamment l’agence japonaise JICA.

Selon les statistiques, deux Guinéens sur cinq ont plusieurs fois manqué d’eau potable pour satisfaire leurs besoins domestiques.

 

Djenabou Diallo