les rues vides

A kaloum, l’administration baille aux corneilles. C’est du moins la situation d’ensemble au cœur du principal centre des affaires. Les rideaux de fer de la plupart des commerces sont baissés. Les vendeuses de riz et autres marchands ont préféré se donner un repos bien mérité, pour avoir constamment défié la torride chaleur et d’incessantes pluies. Les bars et cafés qui, habituellement, servent gratuitement en ragot et autres rumeurs, ne connaissent pas d’attroupements pour des sempiternels débats autour de la politique et des sports.

En attendant la digestion de toutes ces viandes rouges et blanches qui occupent largement les tubes digestifs, la circulation routière reste très fluide. Les vieux bus turcs font leur promenade de santé sans un monde à l’intérieur. Pendant que les taxis et autre motos circulent au compte-gouttes, le moindre espace va servir de terrain de foot pour une jeunesse en mal de lieu de loisirs. La presqu’ile de kaloum ressemble, au lendemain de la fête, à la fin de semaine au cours de laquelle les activités sont moins intenses.

Par contre, les banques sont largement ouvertes pour une clientèle aussi ‘’paresseuse’’ que dépouillée. Tout aura été dépensé dans la fête en un temps où la suivie passe inéluctablement ion par la politique du ventre. Il faut s’assurer que le sac du riz est encore debout pour les besoins de la cause. D’ailleurs, le taux de bancarisation en Guinée serait l’un des plus faibles de la sous-région. C’est une autre paire de manche.

 

Mariam Sané

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