Située aux portes du Sahel, la Guinée est l’une des régions du monde la plus affectée par le changement climatique. Face à cette situation, elle doit diminuer rapidement sa vulnérabilité au changement climatique pour le bien de sa population, mais aussi de ses voisins.
De par sa richesse en ressources naturelle, la Guinée est considérée, selon le rapport de communication nationale Initiale 1994, comme un puits de carbone grâce à ses ressources forestières. Elle abrite en outre la source de plus de 1000 cours d’eau et de quatre des principaux fleuves d’Afrique de l’Ouest. Mais ces ressources sont gravement menacées par les impacts des changements climatiques. A cause de sa situation géographique, la Guinée pourrait être un refuge pour les populations des pays sahéliens voisins du Nord, notamment des éleveurs pastoraux. Au tant de raisons qui lui donne une place importance en matière de développement durable pour ses voisins.
La Guinée se veut être un pays stabilisateur de la sous-région à l’horizon 2030 à travers la préservation et la valorisation de ses ressources hydriques et en s’efforçant de rester un puits de carbone. En exploitant ses ressources du sol et du sous-sol de manière raisonnable, elle devient porteuse de la réflexion de la CEDEAO pour intégrer davantage les enjeux du changement climatique dans le Plan de transhumance régional.
Face à ces défis, plusieurs pistes s’offrent à elle, notamment en terme de développement des énergies renouvelables, de l’amélioration de l’efficacité énergétique, de la diminution de la pression sur les forêts par la mise en œuvre d’une gestion durable des ressources forestières et des terres, du développement et des bonnes pratiques agricoles et pastorales adaptées aux changements climatiques. Son taux de croissance annuel des émissions de gaz à effet de serre est estimé à +4,4%, soit un peu plus d’un doublement tous les 20 ans.
Nécessité à financer son climat
La Guinée a pris huit engagements qu’elle a assignés dans son INDC. Il s’agit, entre autres de réduire son émission de gaz à effet de serre moins de 13%, de préserver, pour le bénéfice des populations guinéennes et de la région ouest-africaine, la qualité et la quantité des ressources en eau, de mettre en place les mesures nécessaires à la protection, la conservation et la gestion des écosystèmes, la redynamisation des activités économiques et le renforcement de la résilience des populations de sa zone côtière. A ce titre, les autorités du pays ont entamé une campagne de reboisement sur toute l’étendue du territoire national depuis 2016. « Pour sauver l’écosystème, nous avons planté 121 têtes de sources, malheureusement avec sa destruction récente, 120 ont été envahies, dans la forêt communautaire de Demoudoula (banlieue de Conakry) », a confié un cadre du ministère de l’environnement, affirmant que ce processus est financé par le fonds forestiers, une direction du ministère de l’environnement des Eaux et forêts’’.
En termes d’objectifs stratégiques visant à faciliter le passage des micros projets disparates vers des programmes plus alignés, une approche de développement est en cours depuis l’année 2012. Il s’agit notamment du Programme de Conservation de la Biodiversité du Mont Nimba par une gestion intégrée participative (PCBDMN), avec un budget de 11. 936 400 USD pour une durée de 9 ans, le renforcement de la résilience des moyens d’existence des communautés agricoles face aux changements climatiques des préfectures de Gaoual, Koundara et Mali (REMECC-GKM), avec plus de 4 millions de Dollars et pour une durée de cinq ans. « Pour réaliser davantage les projets allant dans le cadre de la mise en œuvre de l’INDC, le pays a besoin pour son adaptation un fonds jusqu’à 1,7 milliards USD sur la période et pour l’atténuation au moins 6,5 milliards USD sur la période sur le seul secteur énergétique », a annoncé le ministère de l’environnement, des Eaux et forêt.
Ansoumane Camara, président de la fédération nationale des professionnelles de la filière bois préconise de continuer à mettre des plants dans la forêt de Demoudoula pour le maintien de la diversité et la densité de sa végétation. « À voir cette zone avec ses eaux qui coulent dans cette rivière, ces quelques arbres qui sont parsemés sur les deux rives, sous-tend qu’il y a quelques années, le lieu était un site très riche en écosystème. Mais hélas ! Tout ceci est détruit», regrette Seydou Bari Sidibé.
Le ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts estime qu’il faut un accompagnement financier de la part des bailleurs de fonds pour la mise en œuvre de sa politique environnementale. «Nous allons consacrer un mois de reboisement de plusieurs sites forestiers dévastés au profit de l’occupation anarchique. Nous avons besoin de fonds conséquent pour continuer ce processus. Nous avons besoin d’un appui financier pour faire face à l’entretien des sites forestiers et à l’inventeur de ces espaces qui favorisent l’émergence du tourisme et de son climat », sollicite-t-elle.
Ismaël Diallo
Pour conakrynet.info
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