Le Réseau des médias africains pour la santé et l’environnement (Rémapsen) et son partenariat Ipas ont organisé une conférence webinaire sur l’avortement sécurisé en Afrique. Deux communications ont marqué cette conférence débat.
D’abord l’intervention du Directeur régional de cette organisation non gouvernementale américaine, pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre Docteur Sosthène DOUGOU.
Selon Docteur DOUGOU, au moins 6 millions de femmes interrompent leur grossesse dans des conditions dangereuses en Afrique. Plus 9 femmes sur 10 en âge de procréer vivent dans des pays dont la législation en matière d’avortement est restrictive. Seulement 1 avortement sur 4 est pratiqué dans des conditions de sécurité.
Mais les répressions n’empêchent pas le recours à la pratique mais augmentent le nombre de femmes ayant recours aux méthodes dangereuses qui mettent en danger leur vie.
Docteur DOUGOU a par ailleurs cité l’exemple de la Tunisie, qui avait jadis une législation très restrictive en la matière, comme un modèle de mutation en matière d’assouplissement de ce type de loi répressive sur l’avortement qui n’est plus considéré comme un crime dans ce pays.
Il a évoqué les mécanismes et directives internationales en matière d’avortement sécurisé notamment programme d’action du Caire 1994 sur les droits et Santé Sexuelle et la Reproduction avec en clé obligation soins post-avortement. Mais également le programme d’action de Pékin sur la dépénalisation d’avortement ainsi que le Protocole de Maputo en Afrique 2003 sur le droit à l’avortement dans certains cas.
Docteur DOUGOU en a appelé aux gouvernants africains de respecter leur engagement international pris lors de la ratification du protocole de Maputo depuis 2003 sur l’avortement sécurisé en Afrique d’où l’objectif recherché par Ipas à travers ce partenariat avec les professionnels de l’Information de l’Afrique de l’Ouest et du Centre par l’entremise du Rémapsen.
De son coté, monsieur Jean Claude MULUNDA a souligné que pour inverser cette courbe ascendante du nombre de femmes victimes d’avortement non sécurisé en Afrique, la contribution des médias est une nécessité impérieuse en tant que maillot essentiel entre l’apport d’Ipas, ses partenaires et la population cible.
Les communicateurs et participants ont débattu sur la relation entre Droits et Santé Sexuelle et la Reproduction ainsi que le faible niveau de mise en œuvre du protocole de Maputo depuis 2003 malgré sa ratification par l’ensemble des pays africains.
Hadiatou BARRY