Suite au problème de délestage de courant dans la capitale Conakry, votre rédaction a rencontré le chef de service Relations presse et Relations publiques pour savoir plus les causes de ces désagréments et éventuels dispositifs pris. Lisez :
Le Continent : il a été constaté depuis quelques semaines encore, un délestage inhabituel du courant électrique à Conakry. Peut-on connaitre les causes de ce changement ?
Boubacar Siddy Diallo: j’ai l’impression que le Guinéen oublie vite. Le problème d’électricité est toujours une réalité récurrente en République de Guinée. Nous avons un pays qui a deux saisons. Une saison hivernale et une saison sèche. En plus, nous disposons deux sortes de productions électriques. C’est la production hydroélectrique et la production thermique.
En période hivernale, on n’a aucun problème pour la production de l’électricité. Mais en période d’étiage qui part du 15 novembre au 15 juillet, c’est-à-dire la saison sèche, nous avons des difficultés de production liées au manque d’eau dans les barrages hydro-électriques mais aussi aux difficultés d’approvisionnement des Centrales thermiques en carburant nécessaires pour leur fonctionnement. S’il y a des problèmes liés à la desserte aujourd’hui, c’est à cause de ces deux difficultés notamment le niveau bas de l’eau dans les barrages hydroélectriques et le problème d’approvisionnement en carburant pour le fonctionnement des Centrales thermiques.
Le Continent : quels sont les dispositifs que vous comptez entreprendre pour palier à ces difficultés citées plus haut?
Des dispositifs sont envisagés depuis très fort longtemps. Nous accumulons l’eau dans les barrages hydroélectriques, les lacs pour nous permettre de faire un approvisionnement au courant de toute l’année. Mais, il va de choix la manière dont nous donnons le courant en hivernage, nous ne pouvons pas le faire la même manière pendant la saison sèche. Pour la simple raison, le carburant nous coûte énormément cher. A titre illustratif, en termes de chiffres, les Centrales AON qui regroupent Kaloum1, Kaloum2 et Kipé, nous ont coûté un peu plus de 647 milliards de nos francs rien que pendant les onze premiers mois de l’année2017. Et, puisque la Guinée n’est pas un pays producteur de carburant lorsque ce problème de carburant fait défaut, ça crée des ennuis.
La Guinéenne d’électricité (GDE) qu’on appelait K Energie, elle nous a coûté 205 milliards rien que pour les onze premiers mois de l’année 2017. Nous évoluons aussi avec de l’achat d’énergie avec Kallété qui nous a coûté pour le moment 671 milliards de francs guinéens rien que pour les onze premiers mois aussi de l’année 2017.
En plus, nous avons la Centrale de Kaloum qui est à notre portée. C’est que nous exploitée actuellement et qui est dans le patrimoine de EDG, elle nous coûte 48 milliards de francs guinéens. Les capitales régionales, nous coûte aussi 34 milliards sans pour autant parler des autres. Il n y a pas longtemps, on a commencé à produire dans quelques préfectures qui n’en avaient pas le courant depuis fort longtemps et qui nous coûtent aussi très chers.
Quand vous cumulez tous ces chiffres, vous vous retrouverez forcement à des dépenses assez grandes rien qu’en carburant et en achat d’énergie. Parce que les deux vont en pairs. Non seulement nous payons du carburant mais nous achetons de l’énergie. Ce n’est pas le chiffre exact mais il est approximatif.
Avec ces difficultés citées, les Guinéens peuvent-ils espérer voir le problème de courant réglé ?
D’abord, nous sommes très contents du fait que le pouvoir est en train d’investir énormément pour palier à ce calvaire. Vous savez, lorsque Kaléta se construisait, on n’avait pas assez d’énergie. Mais la venue de Kaléta a fait que la demande a augmenté. En dépit de tout, on parvenait à produire sans problème. Mais aujourd’hui, la demande a beaucoup augmenté. Au moment où Kaléta venait, l’heure de pointe était environ 205 mégawatts, actuellement l’heure de pointe ce n’est pas moins de 350 mégawatts. Vous imaginez presque 150 mégawatts d’augmentation. C’est plus de 50% de besoins qui ont augmenté. La demande est plus forte que la production actuelle. La production a diminué à cause de la saison sèche et les difficultés d’approvisionnement en carburant mais la demande, elle est toujours restée là voire elle augmente. Au moment où la demande augmente, la production diminue ou elle reste stable, il y a quelque chose qui de cloche pas.
Peut-on savoir le système de desserte actuelle ?
Nous avons un programme de desserte que nous donnons quotidiennement. La desserte la plus récurrente, c’est la journée. De 8heures à 18heures, les zones où il n’a pas d’industries opérationnelles, nous réduisons la distribution. La desserte est beaucoup accentuée la journée que la nuit.
La nuit, si vous n’avez pas le courant de 18 heures à 00heure; de 00 heure à 8 heures du matin, vous avez le courant. Nous avons trois portions de répartition du courant dans les zones où il y a du délestage : de 8heures à 18 heures ; de 18 heures à 00heure et de 00heure à 8heures.
Par rapport à ce nouveau programme de délestage, beaucoup de Guinéens disent attendre le pire. Que répondiez-vous ?
S’il n’y a pas de pannes électriques dans ces zones, il n’aura pas le pire. Les citoyens ne doivent pas penser que cette situation que nous traversons est sciemment préparée. D’ailleurs, nous cherchons à l’améliorer cette situation.
Où en sommes avec l’installation des compteurs à prépaiement ?
Nous n’avons pas spécifiquement des compteurs à prépaiement. Nous actuellement un système de comptage. Le compteur Sabou, c’est u compteur intelligent. C’est au client de choisir la manière dont il veut payer. S’il veut être dans le prépaiement ou faire du post payé, on le calibre dans ce sens. Le même compter peut servir où en prépaiement ou en post paiement.
L’installation continue avec beaucoup de réticences. Parce que les Guinéens ont pris cette habitude de préférer la facturation aux forfaits que la facturation comptée. Or, l’unique moyen de savoir ce qu’on a consommé, c’est le compteur. Qu’il soit post ou pré paiement.
L’unique interface entre le client et l’entreprise c’est le compteur et ça nous permettra aussi de savoir quels sont les besoins en électricité de la population pour pouvoir envoyer le courant conséquemment.
Si nous savons le besoin de chaque quartier, il va de choix qu’on n’aurait aucun problème. Si nous voulons réellement évoluer non seulement préserver les installations voire les Centrales de production, il faut qu’on le sache comment ça se répartit sinon les transformateurs vont être surchargés, les départs vont être surchargés parce que le décompte est inconnu. Ce n’est pas pour le payement de factures seulement, il faut connaitre la quantité distribuée, ça vient où, qui consomme quoi pour que chacun paye ce qu’il consomme pour éviter que les uns payent pour les autres.
Votre mot de la fin à vos clients
Le message qu’EDG a vis-à-vis, ce que nous ne ménagerons aucun effort pour minimiser autant que possible les désagréments causés par cette perturbation que nous avons au niveau de la desserte. Nous ferons le maximum de nos possibilités pour réduire ces désagréments. Mais, il faudrait que les gens aussi sachent qu’en fonction de la demande, nous avons des difficultés de production. Pour nous aider, ils doivent payer leurs factures.
Propos recueillis par Mouctar Kalan Diallo