C’est connu. Aucune stratégie de développement ne saurait s’inspirer d’un roman-fiction. Elle se bâtit et s’inspire des réalités socioéconomiques voire sociologiques d’un pays. Ceux qui rêvent d’un schéma imposé de l’étranger se trompent doublement. La Guinée va avancer en fonction de son rythme. Comme elle l’a été au crépuscule des indépendances. Elle se fera et s’appréciera dans le concert des Nations. Il n’est pas question de reléguer au second plan son programme de développement. Elle connait les besoins primaires de ses populations : l’alimentation, la santé et l’éducation. Elle y veille à la prunelle de ses yeux. A ce plan, viennent s’ajouter d’autres préoccupations non moins importantes pour son décollage économique. Sans tambour ni trompette.
Il est vrai que l’argent se fait rare dans le pays. A y regarder de près, même Toto sait que les grèves et autres frondes sociales à répétition en sont pour quelques choses. En un mot, l’argent a peur du bruit pour ceux qui ne savent pas. Le nerf de la guerre est incompatible avec tous les soubresauts politiques qui font le lit du sabotage économique.
Plus que l’argent, c’est le robinet de la gabegie et du vol qui est hermétiquement fermé. Les biens mal acquis n’ont plus droit d’être cité dans le nouvel environnement économique marqué par la transparence. L’arme redoutable a désormais pour nom l’unicité des caisses. Qu’il soit écrit au frontispice des finances publiques, en lettre capitale. Tous les menus fretins qui avaient l’habitude de passer par les mailles du filet, ont la redoutable mission de se faire une place au soleil. Une mission presqu’impossible.
Seul l’effort de chacun doit lui permettre de manger à la sueur de son front, voire à sa faim. Fini le temps où le franc guinéen coulait de source comme dans un château d’eau.
Passer le plus clair de son temps dans les bars et autres cafés est révolu. En tout cas pour celui qui a une bouche à nourrir. Le masque de l’argent facile est tombé. Il faut retrousser les manches pour le travail ennoblissant qui nous éloigne de l’oisiveté.
A son rythme, la Guinée continue sa marche inexorable. Avec ou sans ceux qui veulent la voir soumise au bon vouloir de ses ennemis.
Le développement n’est pas l’apanage d’une personne, encore moins un groupe d’individu. Il obéit à l’orientation des intérêts des filles et fils d’une Nation qui se veulent jaloux de son indépendance.
De mémoire d’homme, jamais une Nation n’a brulé les étapes de son développement. Tous les pays du monde ont connu, à des moments précis de leur histoire, des périodes de difficultés. Le développement ne se mesure pas aux potentialités du sol et du sous-sol, mais à l’apport individuel et collectif des citoyens. Il est également la réponse concertée des intelligences qui savent se mettre au service des forces vives d’une Nation.
Ce n’est par des formules incantatoires, ni par un coup de baguette magique que le pays va prendre son envol. C’est le fruit du travail.
M. JM Morgan
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