Accueil A LA UNE Environnement:  Conférence des Nations Unies sur l’eau pour un nouveau cap

Environnement:  Conférence des Nations Unies sur l’eau pour un nouveau cap


La Conférence de l’ONU sur l’eau a tenu toutes ses promesses dans la suite à donner vie à un programme d’action pour l’or bleu au service de notre avenir commun

La Conférence des Nations Unies sur l’eau -la première du genre depuis une génération-, qui s’est tenue au Siège de l’ONU à New York du 22 au 24 mars 2023, a été saluée comme une occasion unique d’accélérer les progrès vers l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement d’ici à 2030.  Les engagements pris à cette occasion mettront l’humanité « sur la voie d’un avenir où la sécurité hydrique sera assurée pour chacun et chacune d’entre nous », s’est félicité le Secrétaire général de l’ONU lors de la clôture.

M. António Guterres a souligné que tous les espoirs de l’humanité reposent, d’une manière ou d’une autre, sur notre capacité à fixer un nouveau cap fondé sur la science pour donner vie au Programme d’action pour l’eau.  L’un des principaux résultats de la Conférence sera en effet le Programme d’action pour l’eau qui recensera tous les engagements volontaires liés à l’eau et suivra leurs progrès.  Le Secrétariat de la Conférence a annoncé en avoir déjà compté 689.

Le résultat de cette conférence n’est pas un document juridiquement contraignant, mais il tourne la page de l’histoire, a déclaré le Président de l’Assemblée générale.  M. Csaba Kőrösi s’est dit inspiré par « la détermination qui nous unit tous » pour arrêter le gaspillage de l’eau et favoriser le développement durable et le bien-être de l’humanité.  « Nous avons entendu la voix de la science », a-t-il ajouté.  « C’est l’avenir qui vous parle », a salué le Mouvement des jeunes pour le climat.
La Conférence des Nations Unies consacrée à l’examen approfondi à mi-parcours de la réalisation des objectifs de la Décennie internationale d’action sur le thème « L’eau et le développement durable » (2018-2028) a réuni des chefs d’État et de gouvernement, des ministres et des parties prenantes de tous les secteurs pour atteindre ensemble des objectifs convenus au niveau international, notamment l’objectif de développement durable no 6 du Programme 2030 pour un avenir plus juste qui vise à assurer l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène pour tous.

Au nom des Pays-Bas, Mme Evelyn Wever-Croes, Première Ministre d’Aruba, en sa qualité de coprésidente de la Conférence, a fait savoir que l’enregistrement des engagements relatifs au Programme d’action pour l’eau sera prolongé jusqu’au 1er mai 2023.  Il en sera rendu compte lors de l’examen global de l’ODD 6 qui aura lieu en juillet 2023, à l’occasion du forum politique de haut niveau de l’ECOSOC.

Priant les délégations d’accélérer « considérablement » leurs investissements à cette fin, le Secrétaire général a informé que d’autres mesures de suivi sont à l’étude, notamment la nomination d’un envoyé spécial pour l’eau, qu’une majorité d’intervenants ont appelé de leurs vœux pendant le débat général.  Il s’agit, a dit M. Guterres, de mettre en avant l’eau dans la perspective du Sommet sur les objectifs de développement durable, qui se tiendra au mois de septembre prochain, ainsi que du Sommet de l’avenir en 2024.  En attendant, a-t-il assuré, « je me réjouis de faire le point sur nos progrès lors des réunions politiques de haut niveau de juillet ».

Le Président du Tadjikistan et coprésident de la Conférence, M. Emonali Rahmon, a invité les délégations à « porter la parole de l’action sur l’eau dans le monde entier ».
Pendant trois jours, les pays, rappelant qu’ils sont tous plus ou moins confrontés à une crise hydrique, aggravée par les changements climatiques, ont convenu de l’urgence d’agir de concert pour relever les grands défis liés à l’eau.  Des milliards de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à l’eau.  Or, elle est au cœur du développement durable, ont scandé les délégations.  Elle soutient tous les aspects de la vie sur Terre, et l’accès à une eau salubre et propre est un droit humain fondamental.  Les délégations ont aussi dénoncé des décennies de mauvaise gestion et d’utilisation abusive qui ont intensifié le stress hydrique et menacent la biodiversité.  Cinq dialogues interactifs de haut niveau, organisés en parallèle, leur ont permis de présenter leur expérience et d’échanger des idées.
La Conférence a été marquée par la publication, la même semaine, du rapport de synthèse du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et du Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2023.

Il ne peut y avoir de développement durable sans eau, a résumé le Secrétaire général.  « À l’heure où cette conférence historique touche à sa fin, réaffirmons notre engagement au service de notre avenir commun. »

Le Président de l’Assemblée générale a, sous les applaudissements de la salle, appuyé symboliquement sur un gros bouton bleu, au nom de tous les États Membres, pour donner le coup d’envoi de l’action sur l’eau.

Une synthèse de Philippe Morgan
Pour conakrynet