Accueil A LA UNE Et la Guinée replonge dans l’obscurité !

Et la Guinée replonge dans l’obscurité !

En 1996, la fièvre de la campagne du barrage Garafiri s’empare de tout le monde. Guinéens comme tous les étrangers qui vivaient en Guinée. Président de la République, ministres, directeurs, fonctionnaires, ouvriers, élèves, étudiants, paysans, chômeurs et vagabonds mettent la main à la poche. Ce barrage inauguré en pompe sous le regard du Président Français d’alors, Jacques Chirac n’a pas fait du miracle.

Les ampoules se sont éteintes quelques mois après. Et la Guinée replonge dans l’obscurité… Alpha Condé vient dix ans après avec le projet Kaleta. Campagne, propagande, discours… Reprennent leur cours. On annonce à cor et à cri aux Guinéens que c’est la fin de la période ténébreuse et du cauchemar. La date historique du 28 septembre fut choisie pour son inauguration. Cette fois-ci en présence  de plusieurs chefs d’Etats africains. Le temps de la campagne et des résultats des élections présidentielles et la Guinée se retrouve à nouveau dans les ténèbres et la désillusion.

Dans la foulée, le contrat de la construction du barrage Souapiti est signé. Le coût ? 1,3 milliards de dollars. L’un des plus grands barrages de la sous-région. Les Guinéens ne croient plus. Ils attendent de voir si Souapiti sera une réalité. Amara Camara, ce technocrate nommé à la tête de ce projet gigantesque a compris les attentes et les inquiétudes des populations guinéennes et des investisseurs étrangers qui frappent à nos portes. Après la signature du contrat, il a mis en place une équipe choc qui dirige aujourd’hui les opérations. Cette équipe composée de cadres guinéens et expatriés travaillent d’arrache-pied nuit et jour. Et promet de respecter le délai d’exécution du contrat.

Pour preuve. Sur le chantier, les ouvriers guinéens et chinois s’activent pour éviter tout retard. Aussi, Amara Camara, ce fils du terroir ne veut pas commettre les erreurs du passé. Il a contrecarré les surfacturations, les détournements et autres contrats gré à gré.

A Souapiti, l’engagement de sortir définitivement la Guinée de l’obscurité a pris le dessus. La volonté et la conscience du travail bien fait ont pris la place du laisser-aller, de la corruption et du bricolage. Cette fois-ci, on est loin des discours politiques. L’allure et le sérieux avec lesquels évoluent les travaux actuellement sur le terrain, on peut dire sans risque de se tromper que si Garafiri a été un sabotage, un leurre et Kaléta une arme politique, affûter dans la précipitation, Souapiti c’est du sérieux, c’est du costaud, c’est de la réalité tout court. Tous ceux qui ont visité le chantier sont unanimes. Ce barrage en construction, une fois terminée, sera le plus grand de la sous-région.

Reste à savoir comment se fera sa gestion quand on sait qu’en Guinée le courant est gaspillé et les populations n’ont pas la culture de payer les factures. C’est vrai. Souapiti est un grand barrage qui, si possible va ravitailler certains pays de la sous-région, mais sommes-nous prêts à le gérer et à y tirer profit ? Avons-nous la capacité de l’entretenir ? Ce sont là les inquiétudes qui interpellent tout le monde. Ainsi, il serait mieux déjà de commencer à sensibiliser la population sur l’utilisation et la gestion du courant électrique. Revoir les installations dans les grandes villes plus particulièrement dans les vieux quartiers.

 L. E. Célestin

In LE Continent