La Session Ordinaire du Conseil des Ministres s’est tenue ce jeudi 16 juin 2022 de 10H à 12H, sous la haute autorité de Son Excellence Monsieur le Président du CNRD, Président de la Transition, Chef de l’État, Chef Suprême des Armées, le Colonel Mamadi DOUMBOUYA.
Les points suivants étaient inscrits à l’ordre du jour :
I. MESSAGE DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA TRANSITION
II. COMMUNICATIONS
III. DECISIONS ET RECOMMANDATIONS
I. MESSAGE DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA TRANSITION.
Son Excellence Monsieur le Président de la Transition, Chef de l’État a commencé par exprimer toute la compassion et la solidarité du Gouvernement à l’endroit de nos compatriotes décédées dans les accidents de circulation et dans les incendies survenus ces derniers jours. Il a ensuite demandé qu’une minute de silence soit observée en leur mémoire pour le repos de leurs âmes. Après ce moment de recueillement, le Président de la Transition a fait part de sa réelle satisfaction de se retrouver parmi les membres du Gouvernement pour présider le Conseil des Ministres dans la région administrative de Kindia.
Le message du chef de l’État a ensuite porté sur cinq (5) points :
1 – L’amélioration de la gestion de crises par le Gouvernement :
2 – L’éclairage public
3 – Les centres de sports et de divertissements des jeunes ;
4 – L’aménagement des ronds-points de la ville Conakry
5 – La construction de la transversale de Bambeto et le carrefour de Kissosso.
1. Concernant l’amélioration de la gestion de crises par le Gouvernement : le Président de la Transition a instruit le Premier Ministre de prendre des dispositions afin de mieux organiser la coordination et la gestion des crises par le Gouvernement notamment en termes de communication. Il faut selon le Chef de l’État, une meilleure coordination et une synergie d’actions concernant la sécurité routière dans un meilleur délai entre le ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, le Ministre délégué à la présidence chargé de la Défense Nationale et le département de l’Administration, du Territoire et de la Décentralisation.
Le Chef de l’État a demandé à Madame la Ministre de la Communication et de l’Information d’attirer l’attention des médias et d’en appeler à leur sens de responsabilité lorsqu’ils diffusent les images de morts et de corps ensanglantés à la télévision surtout à des heures de grande écoute.
Pour Son Excellence Monsieur le Président de la Transition, il faut sensibiliser les médias, les inviter à faire davantage preuve de professionnalisme dans le traitement de l’information et la diffusion de certaines images à la télévision, car les parents des décédés et les morts méritent le respect.
2. Sur l’éclairage public : Le Chef de l’État a demandé au Ministre de l’Énergie de lui faire un point de situation sur le remplacement des poteaux solaires qui servent à l’éclairage public dans les grandes artères de conakry par des poteaux ordinaires et de lui transmettre des échéances claires pour la suite des activités.
3. S’agissant des centres de sports et de divertissement des jeunes : le Chef de l’État a regretté qu’en se promenant nuitamment par exemple sur les grands axes de Conakry, on constate que les enfants et les jeunes transforment les voies publiques en terrains de jeux.
Certes, cela constitue des problèmes d’insécurité, mais force est de reconnaitre qu’aucune alternative ne leur a été proposée, à ce jour. C’est pourquoi, le Président de la Transition a ordonné au ministre de la Jeunesse et des Sports de prendre toutes les dispositions pour mener une véritable réflexion et de proposer des solutions visant à doter les communes et les quartiers de centres de divertissements et de sports. Son Excellence Monsieur le Président a insisté sur la nécessité de s’intéresser aux problématiques de jeunesse pour espérer qu’elle assure dignement la relève du pays.
4. Concernant l’aménagement des ronds-points de la ville de Conakry : le Chef de l’État a instruit le ministre de l’Urbanisme de l’Habitat et de l’aménagement du territoire et celui de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation de prendre des dispositions pour l’aménagement des ronds-points de Conakry dans les meilleurs délais.
5. Sur le dernier point relatif à la construction de la transversale de Bambeto et le carrefour de Kissosso,Son Excellence Monsieur le Président de la Transition a demandé au Ministre des Infrastructures et des Transports de lui donner plus de visibilité sur ce chantier. Le Chef de l’État veut comprendre pourquoi le carrefour de Kissosso continue d’être un nœud d’embouteillage. Le Président a ensuite instruit de prendre les mesures pour résoudre ce problème.
II. COMMUNICATIONS
Le Premier Ministre a réitéré ses félicitations aux membres du Gouvernement pour le travail abattu durant ces quatre semaines d’immersion à l’intérieur du pays.
Il a informé le Conseil du retour à Conakry de l’ensemble des membres du Gouvernement le samedi 18 juin 2022 pour rendre compte de l’immersion au Président de la Transition avant la transmission du rapport synthèse des quatre étapes. Par la même occasion, il a informé le Conseil de la transmission du rapport d’étape de Labé au Président de la Transition.
Enfin, le Chef du Gouvernement a rappelé aux ministres du pool financier et celui des Mines que le rapport et l’arrêté conjoint sur la fixation du prix de référence de la bauxite doivent être soumis à Son Excellence Monsieur le Président de la Transition le vendredi 17 juin 2022. Il a invité ces derniers à lui soumettre ces documents dans les meilleurs délais.
AU TITRE DE LA COMMUNICATION CONJOINTE DES MINISTRES DE LA SECURITE ET DE LA PROTECTION CIVILE, DES INFRASTRUCTURES ET DES TRANSPORTS, DE LA JUSTICE ET DES DROITS DE L’HOMME, DE LA SANTE DE L’HYGIENE PUBLIQUE DE L’ADMINISTRATION DU TERRITOIRE ET DE LA DECENTRALISATION, DE L’INDUSTRIE DU COMMERCE ET DES PME
Compte tenu du caractère extraordinaire de ce conseil des Ministres et de l’importance de la communication du jour, l’ensemble des membres du Gouvernement ont eu l’occasion de s’exprimer et de faire des propositions et recommandations sur l’amélioration de la sécurité routière en Guinée.
Il a tout d’abord été relevé qu’en l’espace de 3 jours, plusieurs cas d’accidents de la circulation sont survenus faisant un bilan macabre de 33 décès et plus de 30 blessés.
Selon les statistiques des services spécialisés de la police et de la gendarmerie, plus de 21 890 cas d’accidents se sont produits durant les cinq (5) dernières années sur les routes guinéennes avec 2 781 décès et 13 711 blessés qui, parfois se retrouvent handicapés à vie.
Le Conseil a identifié trois facteurs majeurs concernant les causes de ces différents accidents : les facteurs humains, les facteurs liés aux infrastructures et les facteurs liés aux engins roulants (poids lourds, autos, tricycles et motocycles).
Concernant les facteurs humains, le Conseil a principalement mentionné :
Ø – La non-application parfois et par endroit par les agents de police et de gendarmerie des lois et règlements régissant la sécurité routière ;
Ø – L’excès de vitesse, la conduite en état d’ébriété et la consommation des stupéfiants ; ;
Ø – L’inadvertance des conducteurs et des piétons ;
Ø – L’incivisme de certains usagers qui conduisent sans permis et sans assurance valides ;
Ø – Le surnombre de passagers dans les voitures en violation flagrante des lois et règlements en vigueur ;
Ø – La mauvaise gouvernance du secteur de la sécurité routière notamment le manque de personnel, de formation et d’équipements ;
Ø – La facilité d’obtention des permis de conduire sans avoir à passer le code de la route.
Sur les facteurs liés aux infrastructures, le Conseil a relevé :
Ø – L’état dégradé des routes et autres pistes rurales ;
Ø – Le manque de signalisation routière sur l’ensemble du réseau ;
Ø – Le manque de ralentisseurs dans les zones urbaines et dans les zones « accidentogènes » ; ;
Ø – L’absence d’un système organisé de gestion des urgences médicales dans le pays.
Enfin, concernant les facteurs liés aux engins roulants, il est dénoté :
Ø L’état vétuste des véhicules et autres poids lourds ;
Ø Le manque de contrôle permettant d’assurer la fiabilité technique avant la mise en circulation ;
Ø Le nombre grandissant d’engins à deux et à trois roues sans aucune règlementation en la matière.
III. DÉCISIONS ET RECOMMANDATIONS
Suite à la communication conjointe des ministres de la Sécurité et de la Protection civile, des Infrastructures et des Transports, de la Justice et des Droits de l’Homme, de la Santé et de l’Hygiène publique, de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation et de l’Industrie, du Commerce et des PME, le Conseil a fait les recommandations à court terme ci-après :
1. Renforcer le contrôle routier et faire respecter les lois en matière de sécurité routière (validité de tous les documents requis pour la conduite des engins roulants) ;
2. Mener une campagne de sensibilisation intense dans les médias publics et privés en partenariat avec l’Office Guinéen de Publicité ;
3. Relancer et renforcer progressivement le contrôle technique systématique de tous les véhicules en circulation. Un centre de contrôle technique sera ouvert dans chaque région administrative ;
4. Entretenir les routes notamment les points critiques ; mettre des ralentisseurs dans les zones « accidentogènes » et des panneaux de signalisation ;
5. Responsabiliser les gouverneurs, les préfets, les commissaires centraux de police et les syndicats des transporteurs dans le contrôle de tous mouvements de départ des gares routières relevant de leurs juridictions respectives ;
6. Développer un système d’aide médicale d’urgence en y greffant des centres d’appels et des hubs d’ambulances et de corbillards ;
7. Renforcer les moyens d’intervention de la protection civile et opérationnaliser les protocoles de gestion des catastrophes au niveau du MATD ;
8. Renforcer la sécurité fluviale et maritime notamment en cette période de repos biologique ;
A Moyen terme, le Conseil a recommandé :
1. D’intégrer la sécurité routière dans les programmes scolaires ;
2. De revoir le cadre institutionnel et rendre opérationnel la Direction Nationale des Assurances (DNA) ;
3. De mettre en place une compagnie de réassurance en Guinée ;
4. De mettre en place un modèle d’intervention rapide à l’image du SAMU ;
5. De controller l’accès aux substances prohibées notamment dans les gares routières ;
6. D’Aménager des aires de repos le long des routes nationales ;
7. Rappeler la responsabilité sociale des médias ;
8. Régulariser les horaires de circulation des poids lourds et instaurer un contrôle strict à l’instar des autres pays du monde ;
9. Appuyer le corps des assistants sociaux permettant d’apporter l’aide sociale et psychologique aux victimes et aux familles des victimes ;
Kindia le 16 juin 2022
𝐎𝐮𝐬𝐦𝐚𝐧𝐞 𝐆𝐚𝐨𝐮𝐚𝐥 𝐃𝐈𝐀𝐋𝐋𝐎,