Entrepreneur guinéen exemplaire, Mohamed Camara est reconnu pour son dynamisme et son engagement dans divers secteurs économiques. PDG de Kanya Production et Multiservices (KAPROMUS), il a su se démarquer par sa vision et son dévouement.
Ayant passé une vingtaine d’années dans le monde entrepreneurial, Mohamed Camara a d’abord exploré le secteur cinématographique avant de se lancer dans l’agriculture. Aujourd’hui, fort de son expérience, il dirige Kanya Production, une entreprise active dans plusieurs domaines tels que la construction, la vitrerie, la saponification et l’agriculture. En outre, il a établi des partenariats avec des hôtels pour la fourniture de fruits et légumes.
Mohamed Camara opère principalement à Conakry et dans d’autres villes de l’intérieur du pays. Par exemple, il possède une usine de saponification à Coyah, emploie sept personnes à Kindia dans le secteur de la vitrerie, et une dizaine d’autres dans la livraison et la direction, totalisant une vingtaine d’employés.
Actuellement, il est à la recherche de partenariats pour construire une usine de concentration de mangues. Il explique : « Comme vous le savez, une fois la saison passée, il n’y a plus de mangues sur le marché, ce qui crée une rupture totale. Mon objectif est de relever ce défi en aidant mes compatriotes à mieux gérer cette abondance et à avoir des mangues disponibles à tout moment. »
Cependant, il souligne la difficulté de trouver des investisseurs courageux prêts à soutenir les entreprises locales. « C’est à l’État de soutenir les entreprises locales par la formation et les subventions. Nous reconnaissons les efforts depuis l’arrivée du CNRD et continuons de solliciter plus de soutiens. Car dans un pays, aucune réussite n’est possible sans la volonté manifeste des autorités. »
Mohamed Camara est convaincu que la construction de cette industrie de conservation et de transformation des mangues permettra de créer de nombreux emplois pour les jeunes et contribuera positivement à l’économie nationale. « La Guinée est un pays où la mangue abonde, mais la saison est courte. Pourtant, au Mali tout proche ou à la Mecque, on trouve des mangues régulièrement. Pourquoi pas chez nous ? Aujourd’hui, je suis prêt à résoudre ce problème avec le soutien de l’État, de partenaires ou de personnes de bonne volonté.»
Revenant sur les difficultés rencontrées, notre PDG a rappelé que, comme dans toute autre activité, il y a des obstacles, mais qu’il parvient toujours à les surmonter grâce à son engagement à réussir.
Il précise qu’il rencontre des difficultés de financement. Gérer une trentaine de personnes sans ressources solides n’est pas une tâche aisée. Mais avec l’engagement et la volonté, Dieu vous aidera à réussir, a soutenu M. Camara.
Souvent, pour faire face à ces problèmes financiers, notre PDG fait appel aux banques et aux microfinances. Une autre difficulté est la tracasserie policière. Nos véhicules de livraison sont souvent bloqués pendant des heures aux barrages, entraînant de grands retards chez nos clients. La livraison des légumes et fruits suit un planning que les gérants des hôtels et restaurants tiennent à respecter.
Abordant la question du secret de sa réussite dans le monde entrepreneurial, le PDG de Kanya Productions a souligné que c’est le courage. On ne peut pas rester à la maison et espérer obtenir quelque chose. Il faut être sur le terrain. Si vous n’êtes pas courageux, vous ne pourrez rien accomplir.« Je prends mon exemple. J’ai créé mon entreprise en 2012, mais ce n’est qu’en 2019 que j’ai commencé à percevoir des bénéfices. L’argent que j’ai investi pendant des années aurait pu servir à construire un étage. Cela montre que j’ai subi des pertes. Mais grâce à mon grand courage, je n’ai pas abandonné. Aujourd’hui, j’en profite avec mes collaborateurs. J’ai ma famille et je vis dans ma propre maison.
C’est l’occasion de lancer un message à la jeunesse guinéenne : on n’étudie pas forcément pour travailler dans un bureau. Une fois vos études terminées, occupez-vous, créez quelque chose. La réussite peut prendre du temps, parfois même des années, mais ne renoncez jamais. Comme on le dit, la réussite est au bout de l’effort.
En termes de perspectives, Mohamed Camara projette d’augmenter la production avec l’espoir d’obtenir trois récoltes par an et de mettre en place une usine de conservation des mangues.
Formulant des sollicitations, M. Mohamed Camara remercie les autorités actuelles et les prie de renforcer leur soutien aux entreprises locales. Si nous avons beaucoup de PME, il y aura plus d’emplois et moins de manifestations et de violences.
Binta Diallo