D’ailleurs, interdite par l’article 315 du code civil Guinéen sauf pour les mariages polygames contractés avant le 31 janvier 1968 et pour les cas de force majeur dument établis par les autorités médicales compétentes. Pour ceux-ci, l’homme peut introduire une demande d’épouser une femme de plus au près du ministre de l’Intérieur. L’article 319 est catégorique : « l’office d’état qui ne se conforme pas aux dispositions relatives à l’interdiction de la polygamie sera poursuivi en correctionnelle et puni des mêmes peines que celles prévues à l’article 318du présent code. » ce dernier article prévoit une peine d’emprisonnement allant de 5 à 10ans de prison pour « tout époux (homme ou femme) qui contreviendra aux dispositions de l’article 315 et 316.»
Si cette loi parait claire, elle est cependant violée par de nombreux citoyens y compris certains cadres du pays qui se réclament avant tout musulman. C’est le cas de Mohamed Aly Souaré enseignant chercheur et polygame. Qui justifie son choix par le fait que la religion musulmane lui autorise à en avoir plusieurs. « Je sais ce que la loi dit sur la polygamie. Mais je suis aussi un croyant ma religion me permet en cas de besoin ou de nécessiter à épouser jusqu’à 4femmes pour ne pas commettre de péchés comme l’adultère à condition d’être juste envers elles», se défend-t-il.
Cependant la polygamie n’est pas sans conséquences. Le plus souvent cette pratique crée la discorde au foyer et nui dangereusement à l’équilibre familiale. Mabinty Camara première femme d’une famille polygame ne cache pas sa frustration. « J’ai toujours été contre cette pratique. Mais mon époux a pris une seconde femme sans même me consulter. Ça m’a vraiment touché. C’est pourquoi, je n’ai jamais pu lui pardonné. Et, je ne suis jamais d’accord avec cette femme. On se bas, on s’insulte, on se méprise bref on ne s’aime pas », déplore-t-elle.
Un peu plus loin, nous constatons que cette pratique marque à vie certains enfants. Aliou Barry fruit de la polygamie reprouve cette union à cause de ces conséquences néfastes. « Je déteste la polygamie. Je ne me souviens pas un moment où j’ai vu ma mère et ma marâtre d’accords sur un sujet. C’était tout le temps des disputes sur tout et n’importe quoi. Ce qui faisait qu’on n’était jamais d’accord avec mes demi-frères. Il y a toujours eu une sorte de rivalité entre nous. Je pense même, qu’elles ont précipité mon père vers le mort. Qui à piquer une crise lors d’une de leur confrontation », confie-t-il.
Toute fois pour de nombreux religieux, la polygamie est plutôt un avantage. Dans un monde où il y a plus de femmes que d’hommes, il est normal qu’ils puissent en prendre plusieurs. Le coran en prend acte dans la sourate 4, verset 3. Mais il limite le nombre de femme à 4 et impose au mari de les traiter de manière équitable. « Si vous craignez d’être injuste envers les orphelins ou à l’égard de vos épouses, n’épousez que deux, trois ou quatre femmes parmi celles qui vous plaisent. Si vous craignez encore de n’être pas équitable, n’en prenez qu’une seule ou l’une de vos esclaves. Ce sera plus juste pour pouvoir subvenir à leurs besoins. » (4 ; 3).
Difficile à respecter dans ce monde où il est pratiquement devenu impossible d’être juste. Où les hommes et les femmes honnêtes se comptent sur le bout des doigts. Et où l’égoïsme prend le dessus sur l’humanisme.
M. Bhoye Barry