ecole_construite_0Le système éducatif guinéen est à l’image des autres secteurs de la vie nationale. A l’allure où vont les choses, l’école guinéenne est à la croisée des chemins par la faute de l’incompétence des responsables du ministère de l’enseignement supérieur et du laxisme au plus haut niveau. Un mois après le congé de Noël, c’est un autre congé irréfléchi qui est accordé aux élèves. Un sérieux coup porté à un système éducatif déjà moribond.

Les élèves ont déjà passé une dizaine de jours de congé forcé à la maison. La reprise est moins sûre d’autant plus que l’intersyndicale de l’éducation a déclaré le samedi 11 février 2017 que sa grève générale se poursuit. Certaines universités avaient suivi le mot d’ordre, notamment à l’intérieur du pays. On proteste contre la nouvelle grille indiciaire qui « rétrograde les enseignants », dit-on.

Par ailleurs, l’affectation des nouveaux enseignants dans les écoles publiques de Conakry et de l’intérieur en pleine année scolaire est une absurdité absolue. Pour certains d’entre eux, ils sont parachutés dans l’enseignement sans jamais avoir donné cours de leur vie. Que connaissent-ils de la pédagogie ? Allez savoir. L’autre problème de cette affectation au milieu de l’année scolaire est le départ de nombreux enseignants qui avaient cours dans les écoles privées. Même des directeurs d‘écoles privées sont mutés à l’intérieur du pays. Ce qui crée un véritable manque à gagner pour les écoles privées où on se demande désormais « à quel enseignant » se vouer.

Ceci n’est que la partie émergée de l’iceberg. La surfacturation de plus 40 milliards de francs guinées du budget des examens nationaux avait été dénoncé par le professeur Alpha Condé en personne. Pire, le « baccalauréat de la honte » de 2014, avec une fuite de sujets du jamais vue dans notre pays, n’a toujours pas livré ses secrets. Le colonel Thiegboro Camara n’a jamais donné les résultats des enquêtes qui lui avaient été confiées.

Notre pays est malade de son école car rien n’est fait pour changer cette donne. Dans un pays où c’est le militantisme qui donne accès aux postes de responsabilité et la méritocratie, cet état de fait ne devrait point étonner. Si non, Dr Ibrahima Kourouma devrait être débarqué pour incompétence. Malheureusement, on le laisse faire au détriment de l’école guinéenne qui va tout droit au mur.

Ne dit-on pas que « l’avenir appartient à la nation qui a la meilleure école » ?

 

Alpha Ben Alimou