Ibrahima Bangoura, haut officier de l’armée guinéenne et trois de ses employés ont été arrêtés le 12 avril dernier et entendus dans les locaux du BCN d’INTERPOL à Kaloum. Ils sont poursuivis pour détention illégale d’espèces animales intégralement protégées dans deux endroits différents.
Après leur audition, deux de ses employés ont été libérés. Quant au colonel Ibrahima Bangoura, propriétaire du zoo située dans le village de Tabouna, dans Kindia et son principal complice Mamady Koulibali, ont été déférés devant le tribunal de première instance (TPI) de Kindia.
L’affaire a été par la suite orientée en instruction par Madame la procureure de la République par intérim près le tribunal de première instance de Kindia pour mieux approfondir les investigations et de situer leur responsabilité. Le Colonel Ibrahima Bangoura est accusé d’avoir institué illégalement un zoo à Kindia Tabouna et un dans son domicile privé à Coyah, réservés pour une détention d’espèces animales à des fins inavouées. Alors que certains de ces espèces animales sont intégralement protégés par le code de faune et règlementation de la chasse.
Selon les informations émanant du ministère de l’Environnement, l’évolution de ce dossier semble inquiéter les défenseurs de l’environnement. Car l’instruction n’a pas encore atteint son épilogue et le présumé coupable est encore libre de tout mouvement. Une situation que déplorent les défenseurs de ce dossier. Ils estiment que le tribunal de première instance de Kindia devrait diligenter l’instruction sur cette affaire sensible. Ils précisent en outre que cette opération a été couverte par la presse nationale et les grands médias internationaux afin de mieux rendre visible les efforts du gouvernement guinéen en matière de la lutte contre la criminalité faunique.
Pour rappel, en mars 2013, la Guinée a été sanctionnée et suspendue de la CITES et présentée comme la plaque tournante de la criminalité faunique en Afrique de l’ouest. Cette suspension de la Guinée est intervenue à cause du trafic intensif des chimpanzés. Et dans son zoo, le colonel Bangoura en détenait 4 chimpanzés vivants.
Pour le moment, ces défenseurs font pression sur le tribunal de Première Instance de Kindia pour diligenter l’instruction, mais aussi ouvrir publiquement dans les jours à venir, le procès que bon nombre de citoyens, partenaires et ONG attendent.
A noter que le trafic d’espèces est un crime organisé transnational. Il représente le 5ème commerce illégal le plus important au monde amassant plus de 20 milliards de dollars chaque année. Affaire à suivre…
Alphadjo Diallo